Analyse rapide du décret n° 2023-1391 du 29 décembre 2023 portant simplification de la procédure d’appel en matière civile
La Chancellerie a publié en fin d’année 2023 son décret ayant vocation à « simplifier » la procédure d’appel en matière civile.
Quid de l’apport de ce décret ?
Il est, pour la forme, à noter une restructuration de la sous-section 1 de la section I du chapitre Ier du sous-titre Ier du titre VI du livre II du Code de procédure civile relative à la procédure ordinaire avec représentation obligatoire devant la Cour d’Appel.
Cela a pour seul avantage de permettre aux praticiens de dissocier les dispositions relatives à la procédure à bref délai – nouveaux articles 906 et suivants – (circuit court) des dispositions qui relèvent de la procédure avec mise en état (circuit long) – nouveaux articles 907 et suivants.
Ce décret a, en outre, vocation à supprimer les renvois aux dispositions applicables devant la première instance, au Tribunal Judiciaire en énonçant directement les règles dans les dispositions législatives relatives à la procédure d’appel.
Son apport majeur est celui de « l’atténuation » de la rigueur de la procédure d’appel à bref délai.
En effet :
- Le délai de signification de la déclaration d’appel passe de 10 jours à 20 jours – nouvel article 906-1 – à compter de la réception de l’avis de fixation ;
- Le délai pour conclure passe de 1 mois à 2 mois – nouvel article 906-2.
Enfin, le nouvel article 915-2 du Code de procédure civile octroi la possibilité de donner aux conclusions de l’appelant un effet dévolutif : l’appelant pourra compléter, retrancher ou rectifier, dans le dispositif de ses premières conclusions, les chefs du jugement critiqués qu’il aura mentionné dans la déclaration d’appel.
Les avocats pourraient-ils laisser des déclarations d’appel vierges ? Cela semble peu envisageable dans la mesure où laisser une déclaration d’appel « vide » est susceptible d’entraîner une nullité pour vice de forme au sens de l’article 114 du Code de procédure civile (voir en ce sens : Cass., 20 décembre 2017, n°17-10.036).
Quoi qu’il en soit, le recours à la déclaration d’appel rectificative reste possible.
Il n’y a rien de nouveau sous le soleil.
- Ce décret n’entraîne pas d’abrogation ou de réformation du décret Magendie.
- Une date à retenir : Il entrera en vigueur au 1er septembre 2024 et sera applicable aux instances introduites à compter de cette date.