Les ordonnances covid sont aussi celles du conseil d’Etat

Actualités juridiques Drouineau 1927

Les ordonnances covid sont aussi celles du conseil d’Etat

Autres actualités

Annulation de la stratégie régionale de gestion intégrée du trait de côte Occitanie

La Cour administrative d’appel de Toulouse rappelle le rôle des stratégies régionales de gestion intégrée du trait de côte : un document d’orientation qui ne fixe pas de prescriptions règlementaires. En 2018, le préfet de la...

L’intégration de voies privées ouvertes à la circulation publique dans le domaine public routier

Le transfert des voies privées ouvertes à la circulation publique est expressément prévu par les dispositions du code de l’urbanisme, article L318 – 3. Ce texte dispose : « La propriété des voies privées ouvertes à la...

L’étude CEREMA

Projection du trait de côte et analyse des enjeux au niveau national – février 2024 Le CEREMA est un établissement public sous la tutelle du ministère de la transition écologique et la cohésion des territoires....

Érosion littorale : L’exemple du département de Charente-Maritime

Dans la gestion du trait de côte, et dans la gouvernance adaptée à cette situation, les collectivités ont leur place, avec toutefois une approche a priori minorée pour le département. Le département, en tant que...

L’érosion côtière : les cartes locales d’exposition au risque

Faire face au recul du trait de côte engage, nous le savons, un grand nombre de questions juridiques évidemment, mais d’abord et avant tout des enjeux humains et sociaux. L’érosion côtière, perte progressive de sédiments...

Recours en annulation contre les cartes d’aléas

Le Conseil d’État a tranché : les cartes d’aléas établies par l’État ou pour son compte sont des actes faisant grief, susceptibles de recours. Cette position est bienvenue lorsque l’on connaît les effets de ce type...

Recul du trait de côte et information des futurs acquéreurs

L’attractivité du littoral ne faiblit pas : entre 2013 et 2050, la population des communes littorales pourrait augmenter de 570 000 habitants et atteindre 8.7 millions en 2050[1]. Les prix du marché de l’immobilier se...

La Commune peut-elle venir en aide à un administré en cas de végétation abondante sur une propriété privée abandonnée voisine ?

Si en principe tout propriétaire est tenu d’entretenir ses terrains, il peut arriver que certains propriétaires soient moins diligents que d’autres. En ce cas, le voisin gêné et le Maire peuvent intervenir sous réserve de...

Bail emphytéotique et action en garantie décennale

Dans le cadre d’un bail emphytéotique, l’action en garantie décennale revient par défaut au preneur en cas de désordres affectant le bien. (Cour de Cassation, 3ème Chambre Civile, 11 juillet 2024 n°23-12.491) La 3ème Chambre...

Loi « Littoral » : nouvelle précision sur la notion d’agrandissement d’une construction existante

Le principe est désormais bien ancré : l’extension des constructions existantes n’est pas une extension de l’urbanisation au sens des dispositions de l’article L. 121-8 du code de l’urbanisme (CE, 3 avril 2020, req. n° 419139)....

En découvrir plus sur le cabinet Drouineau 1927

Toutes les actualités

Les ordonnances covid sont aussi celles du conseil d’Etat

En ces temps de crise, le juge administratif ne chôme pas.

C’est le signe, mais il est ancien, que le juge administratif est, peut-être davantage même que le juge judiciaire, le garant des libertés.

La consultation du site du conseil d’État montre l’intense activité dont il fait montre à l’aune des demandes dont il est l’objet.

Qu’il s’agisse de la mise à disposition du matériel de protection personnelle de santé, et il s’agit de l’ordonnance du 28 mars 2020 ou encore de la fermeture des marchés et il s’agit de l’ordonnance du 1er avril, le conseil d’État a été extrêmement sollicité.

Depuis le début du mois d’avril, il a été appelé à statuer sur l’hébergement des personnes sans-abri ou en habitat de fortune, les tests de dépistage au CHU de Guadeloupe, les mesures pour les détenus, les mesures pour les personnels pénitentiaires, les mesures pour les personnes en situation de précarité, et enfin le fonctionnement des juridictions judiciaires et administratives.

Dernièrement, c’est-à-dire hier, le conseil d’État a été amené à statuer dans une ordonnance du 15 avril n°439910 sur l’accès aux soins des personnes résidant en EHPAD.
Plusieurs associations ont demandé au conseil d’État d’enjoindre au gouvernement de prendre des mesures générales pour assurer un accès égal aux soins hospitaliers et aux soins palliatifs.

Le conseil d’État dans le communiqué qu’il publie, rappelle tout d’abord avoir observé qu’il n’était pas établi que de manière générale les hôpitaux refusaient l’accès dans leur service aux personnes résidentes en EHPAD.

Le juge des référés a également relevé qu’afin de garantir une fin de vie digne et la plus apaisée possible, des mesures avaient été prises pour admettre les personnes concernées en soins palliatifs.

La requête est rejetée comme d’ailleurs la totalité des requêtes présentées dans cette période extraordinaire par les requérants auprès du conseil d’État.
Toutefois, et c’est un point satisfaisant, on observe que le juge administratif est présent et se montre particulièrement réactif.

Dans son rôle de contrôle de l’activité de gouvernement, il est un point rassurant, montrant que la démocratie, même confrontée aux secousses actuelles, fonctionne.

Nous formons le vœu qu’attentif aux libertés, il soit dans son rôle de contrôle particulièrement vigilant.

Le risque, face à la crise qui perturbe notre pays, est celui d’une tentation de limitation des libertés.

Si la lutte contre l’épidémie est évidemment une priorité, elle ne peut ni ne doit se faire au détriment des libertés publiques essentielles.

Les Français ont consenti à la limitation drastique de leur liberté d’aller et venir.
Il ne faudrait pas que nos dirigeants soient tentés d’aller plus loin dans cette démarche de limitation des libertés en instaurant notamment des procédés de surveillance dignes de Georges Orwell.

Gageons que le conseil d’État saura rappeler les principes essentiels qui fondent notre démocratie si toutefois de telles mesures étaient envisagées sérieusement.

Thomas Drouineau
DROUINEAU 1927
Ancien Bâtonnier
Avocat spécialiste en droit public