Projection du trait de côte et analyse des enjeux au niveau national – février 2024
Le CEREMA est un établissement public sous la tutelle du ministère de la transition écologique et la cohésion des territoires.
Il dispose de plus de 2000 agents et d’une expertise nationale mutualisée.
Son rayon d’action, particulièrement vaste, l’amène à analyser ce qui relève de la mer et du littoral.
Dans une étude de février 2024 « projection du trait de côte et analyse des enjeux au niveau national échéance à cinq ans », il livre un document particulièrement intéressant sur la proximité des enjeux, et leur importance.
Une première observation me semble importante dans l’introduction de cet excellent travail, relative aux effets des tempêtes.
Le CEREMA précise effectivement qu’il a réalisé un inventaire des biens exposés au recul du trait de côte d’ici les cinq prochaines années, en relevant que les tempêtes, sources potentielles de reculs « événementiels » du trait de côte, imprévisibles à court terme, rendent impossible une projection différente des hypothèses de recul « standard ».
Il y a là une approche prudente, qui ne peut évidemment pas tenir compte de la violence des tempêtes, récurrentes, et des effets qu’elles ont sur les reculs « événementiels ».
Les auteurs du rapport précisent même qu’à l’horizon 2028, « la position du trait de côte dépendra souvent plus de l’effet de tempêtes morphogènes, par nature non prévisibles à l’échéance considérée, que de la tendance du recul chronique ».
Et de rappeler que « le recul du trait de côte des côtes sableuses est largement conditionné par les effets des tempêtes majeures ou de l’effet cumulé de série de tempêtes à l’instar de celles de l’hiver 2013 2014 ».
Par analogie, il est possible selon les auteurs du rapport d’en dire autant des effondrements de falaise.
Ce sont en effet des mouvements de terrain pouvant mobiliser des milliers de mètres cubes de matériaux.
L’autre apport particulièrement intéressant de cette lecture que l’on ne peut que recommander, est relative à l’estimation de la valeur vénale des bâtiments identifiés.
Ces bâtiments, au nombre de 1 046, principalement résidentiels et commerciaux, qui seraient touchés dans les cinq ans par le recul du trait de côte à l’échelle nationale, ont une valeur évaluée à environ 240 millions d’euros hors Guyane et Mayotte.
Parmi ces bâtiments on trouve 242 logements individuels, 38 abritant plusieurs logements.
On trouve également 18 bâtiments commerciaux, 51 établissements de plage et 90 hôtels, restaurants ou villages vacances.
C’est dire combien les enjeux sont là, présents, immédiats.